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Règles d'urbanisme et extension de maison

Construire une extension en limite de propriété

Plan de coupe d'une extension en limite de propriété

La superficie des terrains constructibles en France diminue continuellement. Cette tendance est d’autant plus marquée en zone urbaine où les propriétaires acquièrent désormais des parcelles de plus en plus réduites. Quand vient le moment d’agrandir son habitation, les possibilités d’extension de plain pied se voient rapidement limitées en raison de la rareté de l’espace disponible.

Dans ce contexte, édifier sa nouvelle construction en limite de propriété s’impose comme une solution efficace et généralisée. Elle permet d’optimiser chaque mètre carré disponible, tout en répondant aux contraintes foncières et urbaines actuelles, à condition de bien maîtriser la réglementation en vigueur.

Découvrez dans cet article toutes nos solutions ainsi que les règles essentielles à respecter pour réussir votre projet d’extension en limite de propriété.

Quelles sont les zones sur mon terrain situées en limite de propriété ?

Toute propriété se caractérise par des délimitations sur sa parcelle : avec les voisins, les voies publiques, les chemins piétons, … 

Pour identifier les zones de votre terrain situées en limite de propriété, il est essentiel de connaître précisément les délimitations de votre parcelle. Celles-ci sont généralement marquées visuellement grâce à la présence d’un mur, d’une clôture, d’une haie ou tout autre élément marquant la séparation. Toutefois, dans le cadre d’un projet d’agrandissement, il est primordial de vérifier avec exactitude les mesures pas toujours fiables, afin d’éviter tout litige et de respecter la réglementation en vigueur.

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La délimitation précise des frontières de votre terrain peut s’effectuer par différentes méthodes. La consultation des documents officiels, tels que le cadastre, constitue la solution la plus accessible et rapide. Vous pouvez y accéder en ligne via le site du gouvernement : cadastre.gouv.fr. Cette ressource fournit une première indication des limites administratives de votre parcelle. Cependant, elle ne possède pas systématiquement de valeur juridique et peut parfois être obsolète ou incomplète en raison d’un délai de mise à jour non maîtrisé.

Le recours à un géomètre, professionnel habilité à réaliser des opérations de bornage, demeure la solution la plus précise et légalement reconnue. Il mesure avec rigueur les limites exactes de votre propriété et les matérialise physiquement sur le terrain à l’aide de repères. Le plan de bornage établi par cet expert constitue un document officiel essentiel, permettant de prévenir tout litige lié à l’emplacement de votre futur agrandissement.

L’info en plus :

faire appel à un géomètre représente un coût supplémentaire qui peut impacter le budget global de votre agrandissement, mais c’est un investissement essentiel pour vous prémunir contre d’éventuels litiges.

Comment vérifier les règles d’urbanisme liées à votre extension en limite de propriété ?

Une fois les limites de votre terrain parfaitement identifiées, il faut respecter les réglementations applicables à votre parcelle. Il s’agit notamment de vérifier si des zones non constructibles existent ou si des règles spécifiques s’appliquent, par exemple de retrait par rapport aux limites.

Une partie du plan local d'urbanisme de Limoges

UPlusieurs documents déterminent les règles à respecter, en fonction de la date de construction de la maison ainsi que de sa localisation géographique.

  • Si votre maison a été construite depuis moins de 10 ans, c’est généralement le plan de lotissement qu’il faudra consulter. Ce document devient caduc au bout de 10 ans.
  • Au-delà de cette période, ou en l’absence de plan de lotissement, le plan local d’urbanisme (PLU) prend le relais. Ce document, élaboré au niveau communal ou intercommunal, rassemble un ensemble de règles à respecter selon la zone d’implantation de votre maison (urbaine, agricole, naturelle, …).
  • En l’absence d’un PLU, le règlement national d’urbanisme (RNU) s’applique par défaut

Avant d’entamer tout projet, il est indispensable de lire ses règles pour constituer une demande d’urbanisme viable auprès de la mairie.

Par exemple : Le règlement du lotissement vous interdisait une construction à moins de 5 mètres en fond de votre parcelle. En revanche, le PLU ne prévoit pas cette restriction. Ce qui signifie qu’au-delà de 10 ans, vous pourrez réaliser un agrandissement dans cette zone autrefois proscrite.

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Quelles sont les règles de construction en limite ?

Les contraintes réglementaires varient ainsi selon le document d’urbanisme de référence. Le RNU fixe des règles générales d’ordre national, qui sont souvent moins strictes et moins détaillées que celles du plan de lotissement ou du PLU, ces derniers s’appliquant à des zones ou lotissements plus restreints avec des prescriptions plus précises et parfois plus contraignantes.

Pour fixer les règles, on différencie deux types de limites :
  • Les limites séparatives : frontières avec les propriétés voisines
  • Les limites de voirie : séparation entre un terrain privé et l’espace public (route, trottoir, stationnement public, …)

Les règles applicables pour l’extension varient également en fonction du type de limite concernée. Par exemple, un débord de toit est autorisé à dépasser en limite de voirie (dans certains cas) et sera interdit en limite séparative pour ne pas impacter le terrain du voisin.

Une pergola adossée à une extension pour respecter les règles des limites

La règle la plus logique est celle du retrait, qui définit la distance minimale obligatoire à respecter entre une construction et la limite de propriété. Cette distance est mesurée à tout point de l’extension du bâtiment par rapport à cette limite. Le calcul s’effectue au droit des limites de propriété.

Le RNU autorise soit la construction de l’extension au ras de la limite de propriété, soit le respect d’un retrait minimal d’environ 3 mètres. En revanche, le PLU peut imposer des retraits plus importants, voire interdire toute construction en limite.

Lorsqu’une construction neuve est placée directement en limite de propriété, il est interdit d’installer des fenêtres ou toute autre ouverture donnant sur cette limite. Cette règle vise à protéger la vie privée des voisins. Elle permet également d’éviter tout risque d’empiètement sur leur terrain. En résumé, aucune ouverture ne doit s’ouvrir vers la limite de propriété si la construction est en contact direct avec celle-ci. En revanche, un agrandissement en limite peut posséder une fenêtre fixe et opaque pour laisser uniquement passer la lumière sans permettre la vue et l’aération (donc l’ouverture de celle-ci).

Ces règles de vue sont encadrées par le Code Civil, qui distingue deux types de vue : la vue droite (vue directe sur la propriété voisine) et la vue oblique (parcelle voisine visible en se penchant). 

Pour une extension avec un mur situé à proximité de la limite, la création d’une vue droite est autorisée à condition de respecter une distance minimale d’1m90 par rapport à la limite. Dans le cas d’une vue oblique, cette distance est réduite à 0,60 m.

L’info en plus :

Ces règles peuvent être dérogées si un accord écrit avec le voisin est conclu. Ce qui entraînera une servitude de vue. Ce type d’accord facilite la réalisation d’ouvertures en limite tout en sécurisant juridiquement les parties.

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Les règles de construction en limite

Des règles spécifiques s’appliquent également aux fondations. Lorsqu’une extension est construite en limite de propriété, ses fondations doivent respecter cette limite. Alors que les fondations de l’extension prennent généralement une forme en « T », celles en limite doivent davantage adopter une forme en « L », afin de garantir qu’aucune partie ne dépasse sous la propriété voisine, même en étant enterrée.

Aussi, en cas de construction mitoyenne, votre nouveau bâti ne pourra pas disposer de fondations au même niveau que celles de votre voisin. Elles devront être plus profondes pour éviter tout risque de mouvement ou désordre structurel. D’ailleurs, entre deux bâtiments en limite de propriété, un vide est obligatoire. Il sera comblé par une fine couche isolante (polystyrène ou autre matériau) pour permettre un léger mouvement indépendant sans dommage structurel. Le tout dissimulé sous les revêtements extérieurs.

Quels motifs empêcheraient un agrandissement en limite séparative ?

Le respect strict des règles d’urbanisme est essentiel non seulement pour que votre extension puisse voir le jour en limite de propriété, mais aussi pour éviter toute procédure contentieuse ou administrative.

Parmi les principaux motifs pouvant entraîner le refus ou l’arrêt du projet, on retrouve :

  • Non respect du PLU, du plan de lotissement ou du RNU : le projet doit impérativement se conformer aux prescriptions locales en termes d’implantation, de hauteur, de retrait et autres règles. Toute infraction peut conduire à un refus de l’autorisation d’urbanisme.
  • Vice de procédure : même si l’autorisation est accordée, un défaut d’information du voisinage peut entraîner un recours. Par exemple, l’absence ou l’insuffisance de pose d’un panneau de chantier visible pendant la période légale de recours de deux mois peut faire annuler l’autorisation.
  • Atteinte à une servitude : si le projet porte atteinte aux servitudes existantes telles que celles relatives au passage, à la vue ou à l’écoulement des eaux, il peut être refusé
  • Trouble anormal du voisinage : une extension qui engendrerait une perte notable d’ensoleillement, une obstruction importante d’une vue précieuse (par exemple une vue mer), une atteinte à l’intimité ou une ombre excessive sur la propriété voisine peut faire l’objet d’une contestation légitime de la part des voisins et donc une annulation du projet.
  • Une construction illégale : toute extension réalisée sans obtention préalable d’un permis de construire ou d’une déclaration préalable de travaux est illégale et s’expose à des sanctions, voire à l’obligation de démolition.

Tous ces points soulignent l’importance d’être accompagné par un professionnel compétent dès la phase de conception de votre projet d’extension de maison. Une bonne maîtrise des règles d’urbanisme et une information claire envers vos voisins concernant votre projet garantissent non seulement la conformité de votre projet, mais aussi la prévention des conflits et contentieux.

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Comment obtenir l’accord du voisin ?

Avant même d’installer le panneau de chantier, il est fortement conseillé d’informer vos voisins des travaux d’extension qui se profilent sur votre propriété. Bien que son accord formel ne soit pas légalement obligatoire, instaurer un dialogue en amont facilitera la bonne entente et peut prévenir d’éventuels conflits.

Cette démarche préventive permet notamment de présenter les lignes du projet, de répondre à d’éventuelles questions et de prendre en compte les préoccupations du voisinage. En cas de mécontentement ou d’observation de la part du voisin, il est souvent préférable de réévaluer ou d’ajuster certains aspects du projet avant la déposition de la demande d’urbanisme en mairie pour réduire les risques de contestation.

Également, un accord verbal donné par votre voisin reste fragile car il est dans son droit de se manifester pendant le délai légal de recours des tiers de deux mois (pendant l’affichage de votre panneau de construction) auprès de la mairie pour contester l’autorisation d’urbanisme qui vous a été délivrée. Ce délai est celui pendant lequel le voisin, ou toute personne ayant un intérêt, peut déposer un recours administratif contre la demande d’urbanisme. Si le voisin exprime des réserves ou des oppositions durant cette période, elles peuvent entraîner des complications juridiques, voire un refus ou une suspension du projet.

Enfin, pour des travaux pouvant porter atteinte à ses droits (servitudes, vue, empiètement, nuisances), formaliser une convention ou une servitude notariée avec le voisin peut être nécessaire. Cette procédure rassure les deux parties et sécurise juridiquement le projet d’agrandissement.

En résumé, bien que la loi ne vous impose pas d’obtenir l’accord préalable du voisin, favoriser la communication, recueillir une forme d’acceptation, et anticiper ses éventuelles objections sont des démarches clés pour éviter les litiges et assurer la réussite de votre projet.

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